« Un désir qui naît de la joie est plus fort, toutes choses égales d’ailleurs, qu’un désir qui naît de la tristesse » Spinoza (XVIIe siècle)

Spinoza est un philosophe de la joie. Par sa pensée des « affects », c’est-à-dire des émotions, il a radicalement innové en son temps.

Pour Spinoza, nous sommes animés, comme tous les autres êtres vivants, par une force vitale, une puissance d’être ou désir (conatus en latin). Nos émotions sont des indicateurs de diminution (tristesse) ou d’augmentation (joie) de cette puissance. Nous sommes joyeux quand nos pensées et nos actions accomplissent pleinement notre nature – et inversement pour la tristesse (Spinoza a bien compris que la dépression est une diminution de l’envie de vivre).

Nous, les humains, nous pouvons prendre conscience de ce qui cause en nous de la joie. Par la connaissance de notre nature (y compris biologique, psychologique, hormonale, etc.) nous pouvons devenir l’origine même de notre joie, et aussi de l’accroissement de notre envie de vivre. En résumé, nous sommes capables d’initier le cercle vertueux de la joie, dont émerge de la puissance de vie, et ainsi de suite.

Applications quotidiennes

– Identifier en soi les relations de cause à effet entre pensées, émotions et actions pour mieux saisir ce qui provoque des émotions dites négatives ou positives.

– Entraîner (comme un muscle !) son esprit à produire des pensées joyeuses qui permettent de se sentir plus vivant et d’aller toujours davantage dans le sens de son accomplissement.

– Observer dans la routine quotidienne le changement que produit (en soi et éventuellement autour de soi) l’adoption volontaire d’une attitude joyeuse.

Pour les cavaliers

Observer son état d’âme du moment, avant d’entrer en contact avec le cheval.

– Localiser dans son corps les zones de tension en lien avec les émotions dites négatives (peur d’échouer/de se blesser/de ne pas savoir faire/du regard des autres, colère, tristesse, inquiétude, etc.) et identifier la pensée joyeuse qui pourrait prendre cette place.

– Concevoir l’apprentissage, même chaotique, comme une opportunité d’amélioration et donc de joie.