« Quand je danse, je danse. Quand je dors, je dors »
Montaigne, 16ème siècle
Montaigne est connu pour ses Essais, un texte qu’il a écrit et remanié durant la dernière décennie de son existence. A travers une démarche introspective (étymologiquement : « regarder en soi-même… ») qui contraste avec les approches moralistes de son époque, il analyse en profondeur la condition humaine. Montaigne considère la philosophie comme « la science qui nous apprend à vivre », et la sagesse comme une quête de bonheur. Son invitation à être pleinement présent à soi dans l’action, à être complètement à ce que l’on fait, c’est un conseil de bonheur.
Applications quotidiennes
– dans les petits gestes de la vie ordinaire, quand on cuisine, plie le linge ou entasse le bois pour les bons feux d’hiver, concentrer son attention sur ce que l’on est en train de faire, et observer la détente obtenue par l’apaisement des pensées disparates qui encombrent inutilement l’esprit.
– dans les conversations, s’exercer à écouter (quand j’écoute, j’écoute) au lieu d’imaginer la réponse à donner à son interlocuteur.
– lors d’une simple promenade ou devant un spectacle exceptionnel, vivre l’action dans toute sa singularité et travailler à s’en faire une photographie mentale : se dire que l’on veut se souvenir aide à vivre au présent.
Pour les cavaliers
– au pansage, se focaliser sur le moment passé avec son cheval en « scannant » les cinq sens (vue, toucher, odorat, goût, ouïe) pour être pleinement attentif et accroître la sensation de soi et de l’autre.
– s’exercer à être tout à fait conscient de chacune des foulées de son cheval ainsi que de son propre fonctionnement, dans toutes les allures et surtout au pas, allure de travail par excellence.
– quand la peur, le doute, l’anticipation se profilent à l’horizon, revenir à l’instant présent par une plus grande conscience corporelle (respiration, sensations fines, centre), regarder en soi-même pour améliorer le lien avec son cheval. Surtout dans ces moments-là s’autoriser à parler à son cheval.